Baklava, houmous, empanadas : les origines de ces recettes sont disputées par plusieurs pays. Des rivalités culinaires fréquentes, qui révèlent souvent des enjeux bien plus profonds que la simple façon dont sont préparés ces plats.
À l’ère de la globalisation, les cuisines traversent facilement les frontières. Et dans les pays qui entretiennent des rivalités culturelles, l’alimentation est souvent au cœur des tensions. Depuis les années 1920, l’origine de la pavlova divise l’Océanie. Dessert national en Australie et en Nouvelle-Zélande, cette pâtisserie meringuée est revendiquée comme un symbole dans les deux nations.
Depuis une vingtaine d’années, certains pays utilisent l’alimentation pour forger leur identité de marque à l’international. Cette approche a pris une dimension particulière avec la création en 2003 par l’UNESCO de la catégorie « patrimoine culturel immatériel ». Une initiative qui vise à préserver les connaissances et les savoir-faire des États membres. À ce titre, le pain d’épices croate, le kimchi coréen ou encore la bière belge sont désormais classés. En 2010, la gastronomie française a elle aussi été reconnue par l’UNESCO.
Mais au-delà de l’héritage symbolique, revendiquer un plat réputé peut stimuler l’économie locale. C’est le cas notamment en Europe, où la Belgique et le nord de la France se disputent l’origine des frites.
Les rivalités culinaires peuvent également refléter ou exacerber des tensions historiques ou politiques entre pays ou régions. Depuis de nombreuses années, la “guerre du houmous” enflamme le Moyen-Orient. Le Liban et Israël revendiquent chacun l’origine de ce plat traditionnel à coups de procès. La cuisine, dans ce cas, devient un champ de bataille symbolique pour des questions plus larges de souveraineté, de reconnaissance et de respect mutuel.
Boîte noire
ChatGPT
HeyGen
Génération de sous-titres, mixage de musique ou encore effet pour supprimer un fond vert : en vidéo, les logiciels de montage intègrent déjà de l’intelligence artificielle. Et ces outils sont bien installés dans nos habitudes de travail. Pour aller plus loin, j’ai essayé d’intégrer le plus d’IA possible dans mes productions visuelles pour ce projet.
Pour créer ces pastilles vidéos dédiées aux pays qui se battent sur l’origine de certains plats, j’ai d’abord utilisé ChatGPT. J’ai demandé à cette intelligence artificielle de trouver différents exemples de conflits, ainsi que des articles qui abordent ces thématiques. Je lui ai ensuite demandé d’en faire un résumé. Après avoir choisi mes sujets, je lui ai demandé de faire un premier jet du script, qui a servi de base pour l’écriture de la vidéo.
Pour l’expérience, je voulais faire une vidéo incarnée, avec ma tête et ma voix, mais sans jamais réellement apparaître à la caméra. La personne dans la vidéo est un avatar, générée par le site HeyGen à partir d’une vraie vidéo. Ce sont mes traits et ma voix. En revanche, les intonations sont plates et les mouvements forcés.
Un autre problème : l’imprécision de la voix. Pour que le texte soit prononçable par le logiciel, j’ai été obligée de mettre des fautes intentionnellement dans le texte. Par exemple, le robot lisait «la frite ête née» au lieu de «est née.» Ma parade a été d’écrire «é née.» Et on ne peut pas choisir le rythme. Or, quand un journaliste pose sa voix, il adapte son débit de paroles selon le sujet et le ton de la vidéo. Bien que plutôt réaliste au premier regard, cet avatar manque par définition, d’humain.
Sur le script, j’ai dû réécrire une partie du texte, trop « écrit », parfois stéréotypé et faux sur le fond.
Avec la technique de l’avatar, on ouvre la possibilité de produire en plus grandes quantités. Une fois créé, celui-ci peut être réutilisé à l’infini (à condition de payer des crédits), mais en contrepartie, chaque vidéo aura les mêmes caractéristiques et le même ton.
Mon ambition dans ce projet était également de générer des images d’illustration pour la vidéo. Je ne l’ai finalement pas fait : générer chaque image est chronophage. Il était plus rapide pour moi de faire le montage sans.