Notre manifeste
« Grenades », c’est le média éphémèred’actualité, imaginé par quinze étudiants de la promotion 77 de la filière Local/Global du CFJ. Alliant conflits et nourriture, nous racontons les discordes, conflits politiques et diplomatiques, guerres ; l’usage de la nourriture comme arme pour contraindre, influencer, ou s’enrichir ; l’alimentation au cœur de réconciliations ou son accès restreint, lors de tensions.
Du blé ukrainien suite à l’agression russe à la guerre entre végétariens et carnivores, l’alimentation et les conflits se croisent à tous les niveaux, de la géopolitique internationale aux enjeux du quotidien. Notre rédaction propose des articles et des vidéos en ligne, ainsi que des formats conçus pour être au plus proche de l’actualité, sur Instagram et LinkedIn.
Grenade (n. f.)
1. Fruit comestible, à enveloppe coriace, sucré et acidulé.
2. Projectile explosif léger qui peut être lancé à courte distance soit à la main, soit à l’aide d’un fusil.
En toile de fond de notre travail journalistique, nous avons voulu tester les apports et les limites de l’intelligence artificielle (IA) en nous emparant de nombreux outils comme ChatGPT, Midjourney, Dall-e, Leonardo, HeyGen, Trint, pour ne citer qu’eux. De la création de notre logo, des couleurs de la charte graphique, jusqu’aux images d’illustration des articles et voix off des vidéos, de nombreuses étapes de la création du média ont été boostées par l’IA.
Collecter des informations rapidement, corriger et traduire du texte, trouver des interlocuteurs, générer des images sont autant de tâches pour lesquelles l’IA a parfois facilité le travail des journalistes. Elle leur a aussi permis d’envisager des formats qui n’auraient pas été réalisables autrement. Apprendre à employer ces outils et connaître leurs biais pourra nous être utile dans le futur. Ce sont des compétences qui, à l’avenir, pourront aussi être valorisées par des rédactions qui feraient le choix de l’intégrer à leurs pratiques.
Ce n’est pas parce que l’on a recours à l’IA, que notre conscience journalistique, notre éthique et notre déontologie disparaissent. Dans chacun de nos sujets, les informations et faits énoncés ainsi que nos sources, ont été vérifiés. Mais il s’agit d’outils nouveaux, mouvants, puissants qui ont le potentiel de distordre la réalité. C’est là tout l’intérêt de notre média ; nous poser la question – la bonne – à nous, journalistes : celle des limites que nous devons nous imposer vis-à-vis de l’IA.
Faut-il le préciser à chaque fois qu’une production, visuelle ou écrite, a été intégralement ou en partie générée par l’IA ? Quelle est la valeur ajoutée d’un avatar si le journaliste est en mesure de se filmer ? Pourquoi modifier sa voix ? L’usage de l’IA ternit-il la relation, que l’on souhaite de confiance, entre audience et journalistes ? Pouvons-nous créer de toutes pièces des images photoréalistes, alors que notre mission est de rapporter des choses vues, vérifiées, sourcées ?
Nous avons, petit à petit, pris conscience de la panoplie d’outils d’intelligence artificielle à notre disposition et de la difficulté que nous aurons à faire valoir notre travail si l’utilisation de l’IA évolue sans cadre moral et déontologique. Alors, nous nous sommes fixés comme interdiction de produire des images proches du réel, qui pourraient porter à confusion. C’est pour cela que nos visuels ont tous un aspect dessiné : BD composée comme une aquarelle, univers de jeux vidéo ou tiré d’un polar…
Ces doutes, questionnements mais aussi réussites personnelles et enseignements seront à lire, pour chacun de nos contenus, dans une « boîte noire » en fin d’article. Chaque journaliste y décrit les coulisses de sa publication : ses interrogations et le détail de ses interactions avec l’IA.
Bonne lecture,
(Aucune IA n’a été utilisée pour écrire cet édito)