Alors que le conflit dure, plus d’une dizaine de grandes entreprises françaises rechignent à mettre un coup d’arrêt à leurs activités en Russie. Lactalis, Auchan ou encore Bonduelle… Si les appels au boycott se sont depuis estompés, le dilemme de partir ou rester secoue toujours ces géants de l’agroalimentaire. Leur point commun ? Elles affirment toutes fournir des “produits essentiels à l’alimentation de la population”.
Prenons Lactalis, qui commercialise les marques Président, Lactel ou La Laitière, possède quatre usines en Russie et emploie 1 900 personnes. En revanche, la multinationale française refuse de dévoiler ses revenus en Russie. Et Bonduelle ? L’entreprise familiale qui reste embarrassée par son activité en Russie y réalise 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle alors affirmé reverser ces bénéfices à la reconstruction de l’Ukraine. Elle estime qu’il est de sa responsabilité de ne “pas contribuer à des pénuries alimentaires” dans le pays. Quant à Auchan, si la marque a vendu ses centres commerciaux, elle garde bien ses 232 magasins en Russie. Sa justification ? “Abandonner nos employés, leurs familles et nos clients n’est pas le choix que nous avons fait”, déclarait-elle en mars 2022, défiant ainsi la tendance des retraits d’autres entreprises occidentales. En Russie, le groupe français réalise 10% de chiffre d’affaires.
Or, selon une enquête du “Monde”, Auchan aurait même soutenu l’effort de guerre russe en fournissant gratuitement des marchandises à l’armée, ce que le groupe dément. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba, n’avait pas mâché ses mots sur X : “Apparemment, des pertes d’emplois en Russie sont plus importantes que des pertes humaines en Ukraine. Boycottons Auchan.” Danone, le géant laitier, numéro 2 mondial, est quant à lui l’un des seuls groupes agroalimentaires français à avoir quitté le pays. Mais il estime ses pertes à près d’un milliard d’euros.
Un contexte qui met en évidence les dilemmes complexes auxquels sont confrontées ces multinationales du secteur alimentaire opérant dans des zones de conflit, devant équilibrer entre obligations légales et éthiques ainsi que leurs intérêts commerciaux.
Boîte noire
ChatGPT-4, MidJourney, HeyGen, Leonardo
Texte à ajouter
Texte à ajouter